POURQUOI LES BONNES RESOLUTIONS NE TIENNENT PAS? la faute à notre cerveau, évidemment!

En tant que coach Neuro Comportemental en Perte de Poids, je les comprends encore mieux que quiconque. Ce sont des raisons liées à notre psychologie et au fonctionnement de notre cerveau.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nous avons même nommé cette période pour cette bonne résolution qui ne tient pas dans la durée: « la faille des 2 premières semaines » ou « le quitter ‘s day ».

Une étude menée sur 31 millions d’utilisateurs a révélé qu’en moyenne, les résolutions commencent à échouer autour du 19 janvier, date souvent appelée le « quitter ‘s day » ou « le jour de l’abandon » en français.

Seulement 8% des résolutions réussissent sur l’année, tandis que 80% des résolutions échouent avant la mi février. Et environ 50% des gens abandonnent au bout d’un mois, principalement à cause d’une motivation décroissante et d’un manque de stratégie.

Alors pourquoi on est motivé juste le 2 janvier?

Plus précisément comment fonctionne le cerveau et cette motivation à court terme?

Le 2 janvier est l’effet de nouveauté. On est motivé par l’idée de commencer une nouvelle année ou un nouveau chapitre. Cette motivation repose sur un pic d’enthousiasme initial. Cependant, le cerveau humain est conçu pour réagir fortement aux nouveautés, mais cette excitation diminue rapidement une fois que la routine reprend.

Lorsqu’on établit une résolution, la dopamine (l’hormone du plaisir et de la récompense) est libérée, ce qui nous fait nous sentir bien. Mais cette récompense est éphémère comme chacun sait, surtout si la résolution nécessite des efforts à long terme sans gratification immédiate, ce que recherche en permanence notre cerveau.

La loi du moindre effort existe bel et bien, comme la loi des excès (alimentaire, sexe, domination..) que l’on retrouve dans le comportemental animal, même évolué que nous sommes. Elle est inscrite dans notre striatum.

Notre cerveau est capable du meilleur comme du pire ! Il est capable de nous faire adopter des comportements complètement stupides qui nous éloignent de certains objectifs comme la perte de poids ou de scroller en permanence sur les réseaux sociaux.  Allié ou ennemi ? Notre cerveau est en réalité les 2 en même temps.

En résumé, la dopamine libérée par notre striatum est responsable de nos pulsions. Nous n’arrivons pas à tenir nos bonnes résolutions car ces dernières sont souvent perçues comme contraignantes, floues, chronophages et trop longues. Le striatum veut du plaisir immédiatement : il va préférer le carré de chocolat aux brocolis , ou scroller plutôt que de lire un livre!

D’un côté, on veut atteindre cet objectif (arrêter de fumer ou perdre du poids) et d’un autre, on ne veut plus !

C’est à cause de cette dualité permanente entre nos 2 cerveaux, le cerveau cortex préfrontal et le cerveau limbique.

Le cerveau préfrontal est la partie du cerveau responsable de la planification, de la discipline et du contrôle de soi. C’est lui qui fixe les résolutions (ex je vais me mettre au sport trois fois par semaine)

Le cerveau limbique, lui, en revanche est centré sur les émotions, le plaisir et les instincts. C’est cette partie qui nous pousse à céder à la tentation d’une gratification immédiate (ex :  je ne vais pas au sport car il pleut)

La discipline demandée par le cortex est énergétivore et difficile à maintenir sur le long terme, surtout si les résultats ne sont pas visibles rapidement (assez classique par exemple dans la perte de poids).

Je repère dans mes accompagnements souvent 4 erreurs redondantes.

La première est le manque d’objectif clair. Souvent, ils sont vagues ou irréalistes comme je veux perdre 10kgs en un mois ! ou comme « je vais manger plus sainement » c’est trop flou pas assez précis pour engager une action concrète. Du coup , cela entraine rapidement de la frustration et l’échec assuré.

J’aime bien rappeler la méthode SMART (S comme Spécifique, M comme mesurable, A comme atteignable, R comme Réaliste et T comme Temporellement défini) Exemple : je vais aller courir 20’ ,2 fois par semaine , les mercredis et samedis jusque fin février. C’est diviser son objectif en petites étapes mesurables et atteignables.

Ce qui aide aussi, ce sont des rappels et des routines. L’insérer dans son agenda permet de s’y projeter et de ne plus y déroger. Pour ma part, j’insère dans le mien mon yoga du mercredi matin et je ne prends aucun rdv à ce moment là de la semaine.

Enfin, pour tenir un objectif, tout soutien est à prendre, que ce soit l’entourage familial bienveillant, ou les amis, les proches ou encore un coach si nécessaire. Ces personnes vont atteindre plus facilement leurs objectifs.

Et petit conseil si vous pouvez : Eloignez vous des personnes que vous jugez toxiques ou trop négatives !

La seconde erreur est l’absence de plan clair.

Je fais une similitude avec les skippers du Vendée Globe, en pleine actualité. Ces derniers donnent un cap à leur bateau mais en ayant une stratégie et un plan d’action pour y arriver.

Prendre une résolution sans plan précis sur le comment la réaliser laisse le cerveau sans structure pour effectuer les changements.

Concrètement, comment faire ?

Le cerveau gère mieux un seul changement à la fois. Empilez les nouvelles habitudes progressivement, c’est-à-dire par exemple : je ne change pas tout en même temps, mon activité physique nouvelle, l’arrêt des séries à répétition sur netflix, une autre manière de s’alimenter, Bref une seule habitude à la fois et laissez vous du temps !

Il faut pratiquer la répétition pour qu’une nouvelle action devienne une habitude. En général il faut au moins 21 jours, certains diront le double. En tout cas, il faut du temps. Les habitudes sont des « autoroutes neuronales » déjà bien établies et ancrées dans notre cerveau. Créer de nouvelles habitudes demande de bâtir des chemins neuronaux alternatifs, ce qui est long et difficile. Prenez l’image du petit chemin de cailloux de montagne jonché de végétations , c’est la première fois que vous faîtes cette nouvelle action. Vous la répétez une semaine, le petit chemin devient un chemin plus visible et avec moins de végétation. Au bout de 1 mois, cela devient une route départementale, au bout de 2 mois, une nationale et au bout 3 mois une autoroute. J’ai volontairement allongé les délais car cela reste encore une inconnue, néanmoins, cette notion de temps est la clé.

Et ce temps nous en avons finalement : c’est que nous sommes toujours pressés et copions cette société qui prône la rapidité à tout va!

Le temps comme un allié est déjà une source de motivation supplémentaire.

La 3ème erreur est d’oublier de créer un environnement propice. Le cerveau est très influencé par tout ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il sent. Ainsi réduire les distractions ou tentations liées à vos mauvaises habitudes met les chances de votre côté. Si je donne l’exemple de l’alimentation, réduire les éléments « junk food » de vos placards vont vous aider ou acheter une nouvelle paire de baskets peut motiver.

J’aime donner l’exemple du temps passé sur les réseaux sociaux, l’action serait d’enlever les notifications qui nous sollicitent sans arrêt par exemple.

Le cerveau fonctionne exactement de la même manière pour toutes ces habitudes jugées mauvaises.

La 4ème erreur ou plutôt le 4ème conseil que je donne est d’associer votre nouvelle habitude à une source de plaisir immédiate (exemple en courant vous écoutez votre musique préférée ou en rentrant du sport, vous appréciez doublement votre douche chaude avec des rituels agréables, bougie, musique…etc)

Le cerveau veut en fait toujours cette récompense immédiate. Vivre dans la frustration à long terme ne peut pas fonctionner si on n’active pas cette récompense.

C’est humain. L’homme, depuis la nuit des temps, n’aime pas souffrir et veut se faire plaisir rapidement!

Comment on fait quand on échoue ? on lui dit quoi à son cerveau ?

Le cerveau réagit mal à la culpabilité et la pression excessive. Si vous échouez un jour, ce n’est pas grave ! ce n’est rien ! Reprenez simplement le lendemain et félicitez vous à chaque réussite. Et quand vous n’y arrivez pas, il n’y a pas mort d’hommes. Je dis souvent dans mes accompagnements à la perte de poids, vous êtes en apprentissage, l’humain a besoin de temps et voyez le comme une courbe sinusoïdale plutôt qu’une courbe linéaire montante. On teste, on réussit un jour, on re teste, on échoue un jour, on re re teste on re réussit etc…

Soyez indulgent avec vous-même.  Se pardonner des échecs ! On le fait avec nos enfants, nos proches ! Faites le avec vous-même aussi ! Si vous échouez, et je préfère dire , apprenez, reprenez simplement la où vous vous êtes arrêtés !

On le sait ! notre 1er ennemi est souvent nous même !

Le cerveau est conçu pour privilégier la gratification immédiate comme on l’a vu et maintenir ses habitudes existantes. Changer des comportements demande donc de la patience, de la stratégie et une compréhension de ses propres limites cognitives.

Le cerveau est un outil puissant, mais il a ses faiblesses. En comprenant, comment il fonctionne, vous pouvez vous-même contourner ses pièges et donner à vos résolutions une chance de durer !

J’aime répéter mon adage : Si rien ne change, rien ne bouge (sous entendant sur la balance). C’est ça le rôle du coach que je suis, aider à y voir plus clair, donner un cap, remotiver, et vous faire comprendre ces subtilités du cerveau.

Cathy NAGAT VAN HEMELRYCK

Coach Neuro Comportemental en Perte de Poids.

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